L’hymne de la République de Slovénie est le Zdravjljica, un poème dont le titre peut être traduit comme « le toast ». Il fût écrit par l’écrivain Slovène France Preseren par 1844 mais n’est devenu hymne national officiel que le 27 septembre 1989.
Petite histoire de la Zdravljica
Écrit en 1844, le poème est d’abord censuré. France Prešeren doit alors y apporter quelques modifications. Le Zdravljica ne sera finement publiée qu’en 1848 après que la censure de l’empire des Habsbourg se soit atténuée. Le texte affiche en effet une visée politique en promouvant la liberté et l’unité Slovène. Les thèmes abordés sont l’amitié, la liberté, la paix et la tolérance.
C’est en 1905 que Stanko Premrl a mis en musique ce poème, devenant au cours du XXème siècle un chant patriotique très populaire. Stanko Premrl était un prêtre et un des plus prolifiques compositeurs Slovène.
Il devint officiellement l’hymne national le 27 septembre 1989 en remplacement du Naprej zastava slave (« En avant drapeau de gloire »), hymne slovène depuis 1918.
Les paroles de l'hymne slovène
Le poème intégral se compose de 8 strophes. Seule la septième strophe est chantée. Voici les paroles ci-dessous.
Spet trte so rodile,
prijat’lji, vince nam sladkó,
ki nam oživlja žile,
srcé razjasni in okó,
ki utopi
vse skrbi,
v potrtih prsih up budi.
Komu narpred veselo
zdravljico, bratje! č’mo zapet?
Bog našo nam deželo,
Bog živi ves slovenski svet,
brate vse,
kar nas je
sinov sloveče matere!
V sovražnike ‘z oblakov
rodu naj naš’ga trešči grom;
prost, ko je bil očakov,
naprej naj bo Slovencov dom;
naj zdrobé
njih roké
si spone, ki jih še težé!
Edinost, sreča, sprava
k nam naj nazaj se vrnejo;
otrók, kar ima Slava,
vsi naj si v róke sežejo,
de oblast
in z njo čast,
ko pred, spet naša boste last!
Bog živi vas Slovenke,
prelepe, žlahtne rožice,
ni take je mladenke,
ko naše je krvi deklé;
naj sinóv
zarod nov
iz vas bo strah sovražnikov!
Mladen’či, zdaj se pije
zdravljica vaša, vi naš up;
ljubezni domačije
noben naj vam ne vsmrti strup;
ker zdaj vas
kakor nas
jo srčno branit’ kliče čas!
Živé naj vsi narodi,
ki hrepené dočakat’ dan,
da, koder sonce hodi,
prepir iz sveta bo pregnan,
da rojak
prost bo vsak,
ne vrag, le sosed bo mejak!
Nazadnje še, prijat’lji,
kozarec zase vzdignimo,
ki smo zato se zbrat’li,
ker dobro v srcu mislimo.
Dokaj dni
naj živi
Bog, kar nas dobrih je ljudi!
Amis, les vignes ont fait renaître
Pour nous ce vin capiteux,
Qui sait mettre le sang en fête,
Eclairer le cœur et les yeux,
Qui efface
Les menaces
Et rend l’espoir aux âmes lasses !
Ce toast joyeux, inaugural,
À qui le porterons-nous, frères ?
Buvons à notre douce terre !
Que Dieu protège de tout mal
Nos semblables
Innombrables,
Fils d’une mère mémorable !
Que la foudre tombe des cieux
Sur tous ceux qui nous portent haine ;
Comme aux âges de nos aïeux,
Libre soit le pays slovène ;
Que chacun
De ses mains
Aide à briser les derniers liens !
Que parmi nous reviennent
Unité, concorde et joie ;
Que les enfants de Slava
Tous par la main se prennent,
Pour le pouvoir,
L’honneur et la gloire
Retrouvent place en notre avoir.
Dieu vous garde, vous Slovènes,
Noble fleurettes très belles ;
Il n’y a pas de fille telle
Que de notre sang la fille ;
Que vos fils,
Nouvelle lignée
Soient la terreur des ennemis !
À présent, jeunes gens, trinquons
A votre santé, vous notre espoir ;
Qu’aucun poison en vous ne tue
L’amour de la patrie ;
Car après nous
Le temps vous
Appellera à la défendre vaillamment.
Vivent tous les peuples
Qui aspirent à voir le jour,
Où, la où le soleil suit son cours,
La querelle du monde sera bannie,
Où tout citoyen
sera libre enfin,
Et pas un ennemi, mais le frontalier sera voisin!
Pour conclure, mes amis chers,
A nous-mêmes levons nos verres,
Nous, les cœurs purs aux pensées claires,
Qui sommes devenus frères.
Que nous soient données
Longue vie, santé,
Hommes de bonne volonté !
(Traduction: Viktor Jesenik et Mark Alyn)
Qui était Franz Preseren ?
Né en 1800, France Prešeren est l’un des plus influent écrivain slovène. Reconnu comme un grand poète du romantisme, ses œuvres ont été traduites dans de nombreuses langues (Français, anglais, allemand, italien…) dépassant largement les frontières de la Slovénie.
France Preseren est mort le 8 février 1849 à Kranj. Le 8 février est aujourd’hui un jour férié en Slovénie (Prešeren day).